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UNIVERS LIVRES - Page 4

  • Avis sur Michel Houellebecq : Les Particules élémentaires - FIN

    particules-elementaires.JPGEnseignant, vaguement écrivain, Bruno est un être de désir inapaisable; sexuellement obsédé, il s’acharne dans une quête du plaisir effrénée, passant des cinémas porno aux boîtes à partouzes après avoir subi quelques avanies dans un camping "new-age", l’Espace du possible (le nom peut paraître trop beau pour être vrai dans un roman — espace des possibles par essence —, il est pourtant bien réel, et la description sordide et hilarante que donne Houellebecq de ce lieu de tous les délires est digne des meilleures "choses vues"). Sa mère, prise dans la dérive sectaire des mouvements post-hippies, l’avait livré tôt au sort terrible du pensionnaire victime de la violence de ses congénères, de même qu’elle a aussi abandonné son demi-frère Michel. Biologiste féru de physique quantique, rigoureusement déterministe, ce dernier est au contraire miné par le déclin de sa sexualité, enfermé dans une inaptitude radicale à laisser parler le désir.

    Il est promis par le roman à un destin posthume éclatant, puisque ses recherches permettront l’avènement d’une nouvelle ère enfin débarrassée du désir grâce au triomphe du clonage. Ce même déterminisme précipite les deux frères dans la dimension tragique d’un destin inéluctable, à la manière de deux cailloux dévalant une pente, pour reprendre l’image employée par Schopenhauer, dont Houellebecq est grand lecteur.

    Si le narrateur est un peu flou (il multiplie d’abord les commentaires sociologiques puis glisse peu à peu vers la position d’un clone analysant rétrospectivement dans un livre d'histoire du monde, le destin de souffrance de l’humanité), cette construction en étau, se resserrant sur la nécessité politique d’en finir avec le désir, est d’une efficacité d’autant plus grande qu’elle est savamment rythmée tant par des scènes d’un comique irrésistible (on a déjà évoqué le camping mystique, mais la rencontre de Bruno avec Philippe Sollers ne lui cède en rien, sans parler de la mort de la mère dans une communauté hippie sous les injures furieuses et revanchardes de Bruno, totalement halluciné) que par les discussions qu’entretiennent de loin en loin les deux frères. Ces discussions fournissent au roman sa dimension idéologique, fort paradoxale: car enfin, si la seule perspective de bonheur est biologique, si le clone est l’avenir de l’homme, à quoi bon écrire encore des romans ?

    On touche ici à un point essentiel, car, au-delà de l’idée de liberté, au-delà de l’idée de libre arbitre qui en est tout bonnement absente, c’est très précisément la puissance de la langue que nie ce roman qui en joue pourtant pour imposer sa thèse (il est d’ailleurs intéressant de voir comment un roman qui se veut positiviste devient très vite un roman totalitaire). La liberté n’existe que dans la langue, et, au-delà du refus de toute psychologie, c’est bien ce rapport à la langue qui est refusé aux personnages. Mais il faut ici dire la tendresse qu’éprouve l’auteur vis-à-vis de ses personnages, son affection mouillée de larmes pour ce qu’ils sont, aussi larvaires veuille-t-il les rendre, et l’émotion qu’il tire de leur souffrance intime, qu’il veut exposer pour la faire partager, et par là s’en défausser en l’expliquant par une analyse socio-biologique — d’où la tentation permanente de passer du particulier au général, dans de grandes analyses nourries par l’obsession d’une perfectibilité, non pas des individus, mais de l’humanité.

    Autant dire qu’on a bientôt l’impression que cette dimension théorique constitue purement et simplement l’habillage d’un destin de souffrance qu’il aurait été impossible d’exposer nu, mais où Houellebecq trouve la matière à ces instants de poésie qu’il cherche d’un bout à l’autre du roman, dans son désir inapaisable de faire partager ce qu’il appelle dans Interventions le "sentiment océanique". Il caractérise ainsi une poésie toujours larvaire, régressive dans le sens où elle prétend puiser dans un en deçà du langage: de la langue maternelle.

    Ce sentiment océanique travaille l’irrémédiable au comble de la nostalgie, et sans doute Houellebecq l’atteint-il dans une fin aussi belle qu’elle peut paraître ridicule: "Nous pensons aujourd’hui que Michel Djerzinski est entré dans la mer." S’enfoncer dans la mer, à la dernière page d’un livre sur lequel plane la démission des pères et l’obsession du pourrissement, de la mort, de l’irrémédiable: ou comment l’écriture, qui permet de "rester vivant" en poésie, atteint nécessairement une forme de dénégation du discours.

  • Fumisteries, Naissance de l'humour moderne, 1870-1914

    fumisteries-humour-moderne.JPGA la fin du XIXe siècle, une bande d'insolents jeunes gens vient secouer l'ordre établi. Ils se nomment les Vilains Bonshommes, les Zutistes, les Hydropathes, les Fumistes..., et fréquentent les alentours du Quartier latin et du Chat noir montmartrois. Un volcan d'inventivité fait irruption, balayant sur son passage les institutions, la famille, l'honorabilité, les poètes officiels - et même le langage. Tout est prétexte à fantaisie, parodie et sarcasme.

    Dans cette superbe anthologie de 300 textes, ils sont venus ils sont tous là : Alphonse Allais et Erik Satie, Anatole France et Lautréamont, Jarry, Verlaine, Fourest et tant d'autres, précurseurs subversifs de l'humour moderne.

    Le livre idéal pour égayer les longues soirées d'automne et pour épater les convives, entre la poire et le fromage, bref, un recueil indispensable !

    « Fumisteries, Naissance de l'humour moderne, 1870-1914 » par Daniel Grojnowski et Bernard Sarrazin, Omnibus, 1007 p.

  • Seul dans le noir – Paul Auster

    Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m’efforçant de venir à bout d’une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain.

    seul-dans-le-noir-auster.JPGC’est ainsi que débute l’histoire d’August Brill, septuagénaire bloqué dans son lit par une jambe brisée, qu’on a bien failli amputé. Veuf depuis près d’un an et infirme, il est retourné vivre avec sa fille et sa petite-fille. Comme il le dit lui-même, c’est la maison des âmes brisées. August Brill ne se remet pas du décès de l’amour de sa vie, sa fille Miriam n’arrive pas à oublier un divorce déjà vieux de cinq ans et Katya, la petite-fille, a arrêté d’être heureuse le jour où son fiancé a été assassiné en Irak.

    La maisonnée ne respire donc pas le bonheur, même si l’amour que se portent ses membres saute aux yeux du lecteurs. Mais une fois la tombée de la nuit, Brill, insomniaque, fait face à sa propre vie. Tout resurgit, tout refait surface : ses trahisons, ses remords, son passé, le décès de sa femme. Tout revient en pleine figure comme un boomerang.

    Seul dans le noir, pendant de longues heures, il invente des histoires dans sa tête pour passer le temps et surtout, pour ne plus penser à rien. L’histoire qu’il raconte cette fois-ci est celle d’un homme plongé dans un monde parallèle où le 11 septembre et la guerre en Irak n’ont jamais eu lieu, mais où une guerre civile aux États-Unis fait rage. Fiction et réalité se mélangent dans la tête de Brill, qui attend toujours l’aube pour interrompre son récit.

    Bien plus qu’un roman sur les remords d’une vie, Paul Auster signe là un livre engagé sur le rôle de l’être humain dans les guerres contemporaines. Dans le récit que se fait Brill, le personnage se voit confier la tache de mettre fin à la guerre en tuant le seul homme à l’origine de ce mal ; s’il n’obéit pas, il sera lui-même tué, car il est lui aussi responsable de cette guerre à sa manière. Le message est fort : tous responsables.

    Lorsque la nuit s’arrête, le récit se met en pause, et Brill fait face à ses démons. L’écrivain, par sa simple écriture, peint une souffrance unique, celle de l’âme. Des regrets qui rongent, qui sont inutiles car ils ne changeront jamais le cours de l’histoire. A quoi bon ressasser le passé ? Pourtant, irrémédiablement, il revient dans la tête de Brill.

    Magnifiquement bien écrit, Paul Auster suggère tout en nuance cet état dépressif qui émeut le lecteur. Toujours en sous-entendus, l’écrivain fait du crépuscule de la vie un terreau à la nostalgie et à la tristesse sans jamais tomber dans le pathos.

    Un superbe roman de Paul Auster, que je conseille à toutes et à tous.

  • « La belle amour humaine » et « Yanvalou pour Charlie », par Lyonel Trouillot

    trouillot.JPGDans son magnifique Yanvalou pour Charlie (disponible aujourd'hui en collection Babel), un brillant avocat Haïtien, Mathurin, se trouve plongé dans une aventure au sein de la pauvreté et de la délinquance, au parfum d'un passé qu'il espérait oublier à jamais. Mathurin y retrouve sa haine enfouie pour le milieu qu'il incarne lui-même aujourd'hui.

    Lyonel Trouillot, avec La belle amour humaine, confirme son engagement social.

    Il dénonce, une fois de plus, la morgue des dominants, l'égoïsme d'une société régie par le chacun pour soi où nuances de couleurs de peau et de classes sociales forment des combinaisons d'injustice complexes. Mais La belle amour humaine est aussi un chant d'espoir, une invite aux valeurs de partage, d'amour, d'hospitalité et de respect. Et le tout servi par une plume magnifique et poétique.

    Le récit se déroule à bord d'un taxi, dans lequel Anaïse, une jeune Européenne, se fait conduire à Anse-à-Fôleur, petit village côtier de Haïti, dans lequel a péri son grand-père, un décès qui a des allures de règlement de comptes. Thomas, son chauffeur, tente de l'éclairer sur la personnalité de son grand-père et des circonstances jamais élucidées de sa mort.

    « La belle amour humaine », Actes Sud, 169 p. et « Yanvalou pour Charlie », Actes Sud, 174 p., par Lyonel Trouillot.

  • Le journal d’un fou – Nicolas Gogol

    Dans Le journal d’un fou, il est question d’un homme, Poprichtchine, un fonctionnaire plutôt… original. Amoureux de la fille de son chef, il délire sur leur vie de couple. Le discours qu’il tient dans son journal est incohérent. Il est fou. Victime d’hallucinations – il surprend la conversation de deux chiens et arrive même à intercepter les lettres qu’ils s’envoient -, le pauvre Poprichtchine vit dans un monde complètement barjo, dans lequel il finit par se prendre pour Ferdinand VIII, Roi d’Espagne.

    Le trait principal de cette petite nouvelle est l’humour, qui est omniprésent. Le lecteur se plait à lire les écrits de ce fou qui se prend pour ce qu’il n’est pas. La plume de Gogol est légère et très douée pour amuser le lecteur.

    Les deux autres nouvelles, Le portrait et La perspective Nevski, sont très différentes. Dans la première, Tchartkov, un peintre inconnu, décide d’acheter avec ses dernières économies un portrait dont les yeux dessinés le fascinent. Or, ce portrait va prendre une importance démesurée dans la vie du jeune homme et va l’influencer dans ses travaux.  Connaissant tour à tour succès, richesse et déchéance, le peintre va prendre conscience du rôle du tableau dans sa vie.

    La perspective Nevski, quant à elle, se concentre sur la rue du même nom, artère principale de la ville de St Petersbourg. Critique de la vie citadine, la description générale faite de cette avenue se focalise ensuite sur deux hommes, Piskariov et Pirogov, respectivement peintre et lieutenant, à qui le sort ne va pas réserver que du bon…

    N’hésitez pas à découvrir Gogol par ces trois petits nouvelles bien sympathiques, qui m’ont fait passer un bon moment, dans un univers russe que je ne connaissais pas du tout.

    Le journal d’un fou (suivi de Le portrait et La perspective Nevski), de Nicolas Gogol, éditions Librio 2€, 120 pages

  • Avis sur Michel Houellebecq : Les Particules élémentaires

    les-particules-elementaires.JPGQuatre ans après Extension du domaine de la lutte, un roman au titre paradoxal qui n’a cessé depuis sa parution d’étendre son influence, Michel Houellebecq publie un deuxième roman aussi ambitieux et impressionnant que problématique. On y trouve des perspectives idéologiques irrecevables, mais aussi un constat implacable de notre fin de siècle, souvent hilarant et toujours sordide, qui vient heurter de plein fouet le sage ordonnancement des fictions ordinaires.

     

    C’est un fait : les Particules élémentaires contraint à la distance; il interdit par sa dimension idéologique de s’en tenir à la lecture romanesque et émouvante qu’il appelle pourtant de toutes ses lignes. Plus exactement, on ne peut pas se contenter, pour en goûter la force romanesque indéniable, de renvoyer au rayon des fantasmes inoffensifs les perspectives déterministes que dessine le roman en s’appuyant tant sur le positivisme d’Auguste Comte que sur une approche très documentée des sciences physiques et de la biologie moléculaire (ce par quoi il se place dans une filiation revendiquée avec le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley et les travaux de son frère Julian, éminent biologiste qui prônait le contrôle génétique dans son essai Ce que j’ose penser, publié en 1931). Non seulement la force du roman est inséparable de ce matériau idéologique (ce que l’on va montrer), mais de plus ce matériau est inévitablement contaminé par le discours provocateur que l’auteur peut tenir par ailleurs: ainsi lorsqu’il défendait au printemps, une nouvelle forme d’eugénisme dans la postface à la réédition du Scum Manifeste de Valérie Solanas (1).

     

    Evidemment, tout cela serait plus facile à régler si le roman était quelconque. Il se trouve que les Particules élémentaires ne l’est assurément pas, fort d’une capacité jubilatoire de mettre à nu quelques ressorts obscurs mais implacables de la souffrance des individus enfermés en eux-mêmes dans un "monde comme supermarché et comme dérision", pour citer l’un des textes théoriques rassemblés dans le recueil Interventions, qui paraît en même temps que le roman et dont la première phrase donne le ton: "Isomorphe à l’homme, le roman devrait pouvoir tout en contenir". En effet, les Particules élémentaires est porté par une ambition exceptionnelle: dire le réel, ou en tout cas la réalité contemporaine, au moyen d’une œuvre dépassant les frontières pour mêler, dans une filiation revendiquée avec le Thomas Mann de la Montagne magique, la fiction, la théorie et la poésie. Houellebecq s’est également mis à l’école de Balzac, qui voulait que le roman "indique les désastres produits par les changements des mœurs", et cette formule met le doigt sur l’une des limites des Particules élémentaires: en cantonnant la dimension historique de son analyse à la génération précédant ses personnages, Houellebecq provoque l’impression que les années 60 et les mouvements hippies ou libertaires sont seuls responsables du désarroi contemporain, qui n’aurait donc aucun rapport direct avec les tragédies historiques de ce siècle…

     

    "Ne vous sentez pas obligé d’inventer une forme neuve. Les formes neuves sont rares. Une par siècle, c’est déjà bien", notait Houellebecq dans son premier livre.Rester vivant, génialement sous-titré "méthode", quand il s’agissait d’expliquer comment survivre en poésie (on y lisait également: "Toute société a ses points de moindre résistance, ses plaies. Mettez le doigt sur la plaie, et appuyez bien fort (…). Insistez sur la maladie, l’agonie, la laideur. Parlez de la mort, et de l’oubli. De la jalousie, de l’indifférence, de la frustration, de l’absence d’amour. Soyez abjects, vous serez vrais". On ne saurait mieux présenter les Particules élémentaires). Ce n’est pas le moindre paradoxe de ce roman que d’être construit à la manière des romans à thèse de la première moitié du siècle pour tenter de dire les bouleversements métaphysiques inévitables où conduit la science contemporaine (les Particules élémentaires doit en effet son titre à une volonté de caractériser ainsi les personnages comme des particules obéissant à des lois qui les dépassent, mais aussi au débat ontologique que provoquent certains scientifiques persuadés qu’il faut désormais renoncer au concept de particule).

     

    Le roman superpose de chapitre en chapitre les biographies de deux frères quadragénaires qu’a priori tout sépare, mais qui sont les deux faces d’une même médaille fondue dans la frustration contemporaine, clairement attribuée à l’état de séparation consubtantiel à la condition de l’homme occidental, mais que l’absence de religion rendrait, selon Houellebecq, moins supportable que jamais.

  • avis sur le livre : De sang-froid – Truman Capote

    de-sang-frois-truman.JPGDe sang-froid, selon les dires de certains analystes littéraires, serait l’œuvre ultime de Capote à cause, notamment, du travail qu’il s’est acharné à produire pendant six ans pour écrire cette masterpiece.

    L’objectif de Capote, à partir des années 50, est d’écrire un non-roman – « nonfiction novel ». De sang-froid est ce livre. En 1959, Capote tombe sur un article d’un journal relatant le quadruple assassinat d’une famille de fermiers au Kansas et décide d’en faire son histoire. Cinq années de recherche suivirent, pendant lesquelles Capote devint très proche des deux meurtriers. Il parla aux habitants de la bourgade de Holcomb, où s’est déroulé le drame, il suivit l’enquête policière et le procès des jeunes hommes jusqu’à leur exécution par pendaison en 1965.

    En 1959, donc, quatre des six membres de la famille Clutter – le père, la mère et deux de leurs enfants – sont sauvagement assassinés chez eux. Dès le début de l’histoire, le lecteur connait le nom des deux meurtriers, Richard Eugene Hickock – « Dick » – et Perry Edward Smith. On assiste alors à deux histoires en parallèle : celle des jeunes hommes qui partent un temps au Mexique, et celle de la police du comté, qui enquête sur l’affaire. Les histoires vont bien évidemment se rejoindre lorsque les assassins seront appréhendés à Las Vegas.

    Selon Capote, chaque mot du livre est vrai. Il n’apparait jamais dans le livre car il croyait que la clé du journalisme était de rendre l’auteur invisible. Et cela fonctionne parfaitement bien ainsi. Le livre est un bijou de journalisme. Il dissèque les faits avec une précision incroyable et n’omet pas un seul point qui pourrait laisser le lecteur dans l’incompréhension. De la description de la scène de crime, en passant par le voyage des deux meurtriers avant leur arrestation et par l’enquête policière, tout est raconté de manière concise. Aucun détail n’est superflu.

    Là où Capote a également excellé, c’est dans la profondeur qu’il a donnée aux personnages sans jamais tomber dans l’émotion. Le lecteur aurait presque la gorge nouée à la fin, tant il a pitié des meurtriers par le seul fait de leur passé douloureux, qui devait forcément les conduire dans la mauvaise direction.

    Le livre est un cinglant portrait de cette Amérique des années 60, où la peine de mort était (et est toujours d’ailleurs, dans certains États) la solution aux horreurs commises et où le milieu dans lequel on naissait était celui dans lequel on mourrait.

    C’est un très grand (non)roman, que je conseille à tous tant le travail de recherche, d’analyse et d’écriture de l’écrivain est parfait. On dit de Capote qu’il s’est usé à écrire ce livre. Oui mais, quel livre !