Dans son magnifique Yanvalou pour Charlie (disponible aujourd'hui en collection Babel), un brillant avocat Haïtien, Mathurin, se trouve plongé dans une aventure au sein de la pauvreté et de la délinquance, au parfum d'un passé qu'il espérait oublier à jamais. Mathurin y retrouve sa haine enfouie pour le milieu qu'il incarne lui-même aujourd'hui.
Lyonel Trouillot, avec La belle amour humaine, confirme son engagement social.
Il dénonce, une fois de plus, la morgue des dominants, l'égoïsme d'une société régie par le chacun pour soi où nuances de couleurs de peau et de classes sociales forment des combinaisons d'injustice complexes. Mais La belle amour humaine est aussi un chant d'espoir, une invite aux valeurs de partage, d'amour, d'hospitalité et de respect. Et le tout servi par une plume magnifique et poétique.
Le récit se déroule à bord d'un taxi, dans lequel Anaïse, une jeune Européenne, se fait conduire à Anse-à-Fôleur, petit village côtier de Haïti, dans lequel a péri son grand-père, un décès qui a des allures de règlement de comptes. Thomas, son chauffeur, tente de l'éclairer sur la personnalité de son grand-père et des circonstances jamais élucidées de sa mort.
« La belle amour humaine », Actes Sud, 169 p. et « Yanvalou pour Charlie », Actes Sud, 174 p., par Lyonel Trouillot.