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UNIVERS LIVRES

  • Fin de Lecture de : The Laws of Cool d'Alan Liu

    The Laws of Cool.JPGDans le contexte actuel, hautement informatisé et technocratique, Alan Liu insiste sur l’importance du recours au champ de connaissance des humanités. Il appelle à l’émergence d’un discours essentiel et critique pour la formation de professionnels et de citoyens éduqués, et non pas seulement cool. Le concept n’est pas nécessairement nouveau mais The Laws of Cool présente une argumentation singulière démontrant qu’il est essentiel de rétablir l’enseignement des humanités, qui seules peuvent donner un sens critique et établir une hiérarchie de valeurs permettant de choisir, décider et diriger. C’est un projet louable, et probablement inévitable, que de proposer d’adapter les acquis du passé pour répondre aux changements sociétaux.

    Par ailleurs, la méthodologie a des ratés. On constate un manque de hiérarchie dans l’organisation des idées, des données et des références utilisées, bref un manque de sens critique. Le livre propose une bibliographie de quarante-cinq pages qui renvoie, indifféremment, à des émissions de télévision, des études anthropologiques, des sites Internet de compagnies, des études scientifiques, etc. J’accuse, précisément, Alan Liu d’être cool. C’est-à-dire de ne pas identifier ce qu'il sait versus ce qu’il ne sait pas. The Laws of Cool semble un ouvrage inachevé qui a été publié trop tôt. Une plus longue réflexion et la maturation du sujet auraient sans doute permis de présenter une thèse plus solide et une défense plus serrée du sujet. De plus, un élagage des références aurait permis d’éliminer celles qui ne sont pas essentielles. Qui plus est, un sérieux travail de révision aurait également pu améliorer la syntaxe pour rendre l’ouvrage plus lisible.

    Le livre conclut que le cool favorise l’imagination. Je crois plutôt qu’une discipline rigoureuse permet de s’affranchir des idées reçues pour proposer un débat fondamentalement original… et vraiment cool ! 

    The Laws of Cool: Knowledge Work and the Culture of Information,  Alan Liu
    The University of Chicago Press, Chicago and London / 2004

  • Lecture de : The Laws of Cool - Knowledge Work and the Culture of Information, d'Alan Liu

    The Laws of Cool.JPGQuel est le travail actuel sur le savoir et la connaissance ? Comment ce travail influence-t-il la culture de l’information ? Et, plus spécifiquement, quel est l’apport des humanités dans la culture émergente ? L’homme instruit doit savoir identifier, cataloguer, et choisir l’information qui lui est accessible. En l’absence de meilleurs paramètres, le paradigme du cool sert, pour l’instant, de mode de référence.

    Qu’entend-on par cool ? C’est le point de fuite de la techno-informatique, de l’esthétisme contemporain, de la psychologie, de la politique, de la spiritualité, bref de tous les domaines de la connaissance intégrés. Il n’y a plus de beauté, de sublime, de tragédie, de grâce ou de fatalité. Seulement être cool ou ne pas l’être. Le cool émerge comme un jeu des cultures, une façon de travailler dans une fissure, un faux-pas qui s’ouvre entre l’être et le non-être de l’information post-industrielle, entre ce qui est connu et ce qui ne l’est pas.

    À l’origine, l’homo sapiens répondait aux lois de la nature. Maintenant, il obéit aux principes du cool qui, paradoxalement, définissent le travailleur de l’ère post-industrielle tout en permettant un geste ambivalent de défiance envers le travail sur la connaissance. Je suis cool veut aussi dire : je suis branché à une sous-culture de l’information définie par l’Internet, conçue comme contrepoint à l’information académique officielle. De façon plus subversive, le réseau informatique change les modes de la société en créant un nouveau modèle de citoyen, le «cybertalirien ». Dans cette société transformée, s’installe une libre discussion des enjeux. Cela favorise l’émergence d’un consensus et l’implantation de décisions virtuellement collégiales, fruit de l’impact cumulé des milliers de message individuels.

    Les valeurs de la société post-industrielle ont influencé de façon incrémentielle la vie de tous les jours. La culture « corporative » remet en question l’enseignement des humanités parce qu’elles ne contribuent pas directement à l’acquisition de compétences et d’habiletés particulières. Cela implique l’usurpation des valeurs historiques de la culture telle que définie traditionnellement par le territoire des humanités, porteur de représentations essentielles et reconnues. Le cool, en tant qu’ignorance de ce que l’on ne connaît pas est un pauvre substitut à ce qui pourrait être une définition plus serrée des zones du savoir qui nous échappent. À l’âge de l’information, le défi est d’arrimer le cool à la quête d’un inconnu définissable, résidant à la fois dans le futur, le présent et le passé. Il faut donc enseigner aux éducateurs les aspects humanistes de la technologie. La meilleure façon est d’inclure dans l’éducation technologique une identification de son contexte historique qui permette d’établir les limites du connu et, par conséquent, les paramètres de l’inconnu. La connaissance de la raison d’être et de l’histoire de la technologie peut être intégrée si l’on arrive à démontrer la tension perpétuelle entre l’archaïque et le nouveau.

    L’imagination commence avec le cool mais ultimement, nous avons besoin d’un recours aux arts, à la littérature et à leur histoire, pour nous conduire au-delà du cool 

     

     

    The Laws of Cool: Knowledge Work and the Culture of Information

    Alan Liu
    The University of Chicago Press, Chicago and London / 2004
    573 pages 

  • Critique de : Une petite fin du monde, de Laurent-Michel Vacher

    Une petite fin du monde.JPGCe livre de Vacher est un des rares qui portent sur des réflexions de fin de vie : « tout à coup il me semble que presque aucun philosophe n’a écrit ses réflexions de fin de vie, comme je suis en train de le faire. » (p. 89-90).

    L’auteur, qui sait à 61 ans, ses jours comptés, se regarde mourir en respectant le plus possible son parcours matérialiste et athé. Ainsi, l’urgence de créer qui est palpable répond d’abord à la nécessité de partir avec ce sentiment d’avoir tout dit, d’avoir conclut en quelque sorte sa pensée. Mais elle répond aussi à cet unique espoir de « vie » après la mort. Et c’est une œuvre fort intéressante qui survivra. Intéressante, notamment de par sa forme où l’auteur confronte des lieux communs, dialogue avec des philosophes, renouvelle les débats, fragmente ses réflexions comme si la maladie qui morcelait sa vie, morcelait aussi ses écrits. D’ailleurs, la seconde partie intitulée « Fragments autobiographiques » fut interrompue par son décès.

    Vacher parle de la mort avec lucidité sans jamais tomber dans le piège du « ventriloque manipulant à son gré une marionnette sans âme » (p. 25), sans jamais faire dire n’importe quoi à cette « grande muette » qu’est la mort. Bref, sans jamais tomber dans la facilité. Il réfléchit en tout honnêteté, admet ses propres contradictions, questionnements, peurs, regrets, peines : « la seule chose qui me fasse pleurer ces temps-ci, systématiquement et à chaque fois que j’y pense, c’est la perspective de déserter celle qui aura été le grand amour de ma vie, de l’abandonner à une solitude qu’elle ne souhaite pas » (p. 33-34), mais aussi ses souhaits, comme celui de voir ce même amour recueilli par une nouvelle personne, qui vivrait très longtemps (p. 34). Ce témoignage d’amour prend tout son sens, puisqu’il s’agit du seul aveu de ce genre. En effet, c’est le penseur qui prédomine tout au long de l’ouvrage.

    Mais ce livre, divisé en trois parties, ne porte pas exclusivement sur la mort. Dans « Carnet devant la mort », l’auteur réfléchit sur la mort, en plus d’exposer la conception aussi originale qu’audacieuse d’une philosophie qui devrait, plutôt que de s’en détacher, s’allier à la science et qui devrait en finir avec la « valorisation de l’obscurité ». Dans cette même partie, les dernières lignes dénoncent les conditions et situations absurdes auxquelles sont confrontés les malades québécois. Dans « Fragments autobiographiques », il retrace son propre parcours et exprime en quoi les souverainistes l’ont fait changer d’idée par rapport à l’indépendance du Québec. Vacher y présente également sa définition de l’art et de la critique d’art. Sa définition de l’art, qui comprend quatre volets, implique une étude objective d’une œuvre tout en soumettant quelques critères qui tiennent compte du jugement de valeur. Toujours audacieusement, Vacher rejette toute conception de la postmodernité, notamment parce que la religion, qui est encore très présente de nos jours, lui apparaît au cœur même des conflits entre Anciens et Modernes. Il sera d’ailleurs fort intéressant pour le lecteur de mettre en parallèle ces propos sur l’art avec la dernière partie du livre « Mon vingtième siècle Matériaux pour un projet » où il trouvera une liste d’œuvres du XXe siècle, qui ont marqué l’auteur. Dans cette liste, la quasi absence d’œuvres littéraires québécoises est notable, mais il est aussi vrai que cette liste incomplète aurait pu être étoffée s’il avait mené à terme son projet.

    Une petite fin du monde questionne donc, une dernière fois, la mort, mais aussi la philosophie, le système de santé, l’art et la critique d’art, la politique québécoise avec intelligence et humilité.

     

     

    Une petite fin du monde,

    Laurent-Michel Vacher
    Liber / 2005
    197 pages 

  • Lire David Lodge : La Vie en sourdine

    David Lodge  La Vie en sourdine.JPGLe plus caustique des britanniques offre à cette rentrée littéraire une bouffée d’oxygène. Acerbe, drôle, piquant, La Vie en sourdine de David Lodge est une autobiographie à peine masquée.

     

    Tout juste retraité, cet ancien professeur de linguistique tue le temps comme il peut, entre la lecture du Guardian, les occupations mondaines de sa femme, devenue propriétaire d'un magasin de déco très en vogue, et ses visites chez son père qui vit isolé dans une banlieue Londonienne. Au cours d'un vernissage mondain très bruyant, Alex Loom, une étudiante américaine extravagante profite de quiproquos et de malentendus pour lui faire prendre en charge sa thèse, elle aussi saugrenue.

    La mécanique du rire

    16 ans après la parution d'Un tout petit Monde, qui l'avait fait connaître du grand public, la fougue de Lodge est intacte. Celle qu' Umberto Eco qualifiait avec justesse de « picaresque académique » : « Outre qu'il amuse, Lodge est méchant. Je crois que c'est l'un des hommes les plus méchants qui existent. En fin de compte, il dit du mal (mais avec quel délice) du monde dans lequel il vit ». Le titre original, Deaf sentence, jeu de mot entre deaf (sourd) et death (mort), ne déroge pas à la règle.

    Une étudiante psychopathe et sado maso à ses heures, un vieillard rabougri, radin et sourd comme un pot, une belle-mère catho antipathique, un couple qui refuse de vieillir : Lodge force le trait de ses personnages, mais vise juste. La mécanique du rire, bien huilée, s'accompagne d'une analyse impitoyable du monde qui l'entoure avec, toujours ses ingrédients fétiches : jeux de mots, d'esprit, comique de situation, sans oublier la petite touche d'érotisme. Lodge renoue avec ce monde universitaire qu'il connaît bien. Son narrateur pratique avec fierté une démonstration de linguistique dès que l'occasion se présente, dans les réceptions mondaines ou lors de ses étonnants cours de « lecture labiale ». Lui, qui n'entend jamais les réponses, picole et contre-attaque : intarissable, il saute à la gorge de son interlocuteur, incapable d'en placer une.

    "Je" grinçant

    La Vie en sourdine est un condensé d'épisodes satiriques. Si le protagoniste rend visite à son père dans sa maison étriquée et miteuse de Brickley, la plus ancienne banlieue de Londres, (qui n'est pas sans rappeler Rummidge, la ville imaginée par Lodge dans sa fameuse trilogie du même nom) c'est pour mieux creuser le fossé avec la sienne, située dans le Nord de la ville et rénovée avec goût. Ce « Gladworld », ou « la douce prison », dans laquelle le couple passe le week-end de Boxing Day n'est autre qu'une description piquante de Center Parcs !

    Usant tantôt de la première personne, tantôt de la troisème, Lodge a choisi la forme du journal intime pour raconter ses aventures. Aventures qui se dévorent d'un trait, tant le style est limpide. L'arme du comique n'est pas une surprise. En revanche, Lodge s'illustre ici dans un autre registre. Sans sombrer dans le pathos, il décrit le temps qui passe : la remise en cause, passée la cinquantaine, la mort de son père. Mais en attendant, la fin reste à écrire. Le héros Desmond, lui, l'entend bien de cette oreille !

    David Lodge, La Vie en sourdine, Rivages, septembre 2008.

  • Avis sur Cosmopolis , de Don DeLillo

    Don DeLillo est aussi brillant sur six cents pages (Outremonde) que sur deux cents (Body Art). Il excelle dans l'art de peindre des fresques géantes comme dans celui de croquer des miniatures. Il peut parler de sexe, de politique, d'art contemporain ou d'économie avec le même brio. Il écrit sur le passé ou le présent comme s'il écrivait sur le futur et compose dans un style classique exemplaire qui résonne comme ce qui se fait de plus moderne en ce moment.

     

    Evidemment ce n'est pas du tout de ça dont il s'agit. Il n'y a pas plus de symbolisme dans Cosmopolis que dans Œdipe, tout est affaire de dramaturgie et de mise en scène de la tragédie. Les deux histoires ont en commun le problème du paternel (ou de son absence plus précisément). Eric Packer, 28 ans, est millionnaire en dollars, peut-être milliardaire. C'est aussi un barbare et une boule d'énergie. Il habite New York, roule dans une Limousine d'au moins cent mètres de long et a envie ce jour-là de se faire couper les cheveux dans le salon de son enfance.

    Tout va se jouer en une vingtaine d'heures. Accompagné de son garde du corps et de son chauffeur, il embarque dans sa bagnole bureau-lupanar-bistrot et traverse la Grosse Pomme dans tous les sens, porté par les embouteillages, le spleen et la tentation de foutre en l'air son propre empire. Cosmopolis est une sorte de mini-Ulysse de Bark. Packer est Léopold Bloom. Il traverse New York comme le héros de Joyce traversait Dublin, en s'arrêtant à tous les coins de rue, embarquant dans sa voiture paquebot toutes les résonances de la ville : ses collaborateurs qui viennent sur le siège arrière comme des oracles ou des sujets en audience, des maîtresses en chaleur et délaissées, une épouse insensible, des bandits, des anti-mondialistes en révolution, le Président des Etats-Unis, des indicateurs boursiers et des souvenirs. Packer est le passeur, la limousine un navire fantôme ou une arche de Noé qui assure la traversée pour nulle part. L'errance du milliardaire s'étire sur les deux cents pages du roman comme un mauvais rêve.

    Don DeLillo, dans une langue splendide, suggère que tout pourrait s'arrêter dans quelques heures. Que tout s'arrêtera sûrement puisque aucune force n'œuvre dans l'autre sens. Il introduit le tueur dans une narration croisée et donne l'impression que c'est la victime, dans un grand mouvement symphonique, qui court vers son bourreau. Le rendez-vous est pris, le cours du yen sert d'asymptote au destin et la Fortune (l'art littéraire) fait le reste. Cosmopolis se termine en apothéose. C'est la principale différence de Don DeLillo d'avec les autres grands romanciers anglo-saxons (Amis, Ellis, Ballard et les autres) : il sait boucler ses histoires.

    Pour le reste, il faut le lire pour le croire tant Cosmopolis est un tour de force et un roman à la lecture jouissive. Don DeLillo est un écrivain qui use d'une formidable économie de moyens pour un maximum d'effet. Cela donne des phrases somptueuses et qui ne paient pas de mine comme celle-ci : « Dans le parc de l'autre côté de la rue, il y avait des tonnelles en ferronnerie stylisée et des fontaines en fonte avec des pièces de monnaie irisées éparpillées au fond. Un homme vêtu en femme promenait plusieurs chiens élégants. » La classe, non ?

     

    Cosmopolis, éditions Actes Sud, 222 p., septembre 2003

  • Livres sur la rénovation de maisons

    Trouver un bon livre rénovation maison pour découvrir encore plus d’inspiration

    la diversité d’une démarche de rénovation

    Ce livre, « Rénover sa maison » de MARIE-PIERRE DUBOIS-PETROFF s’intéresse à la diversité de la démarche de la rénovation qui peut :

    • avoir l’objectif de restaurer un bâtiment ancien et le remettre en état

    • transformer un bâtiment et l’adapter à une nouvelle destination, c’est le cas de la transformation d’une grange en habitation par exemple ou la rénovation d’une vieille ferme

    • modifier une construction d'extension au sol existante à travers les travaux d’agrandissement –  ou surélévation par exemple

    Il s'intéresse aussi aux aides à la rénovation  comme le crédit Impôt au développement durable applicable aux travaux de Rénovation

    Le crédit d’impôt concerne les dépenses de l’acquisition de certains appareillages et d’équipement fournis par les entreprises ayant réalisé des travaux de rénovation et facturer leur prestations .
    Les travaux concernés sont :

    • Les équipements de chauffage (chaudières à condensation ) ;matériaux d’isolation etc

    • Appareils de régulation de chauffage (thermostat etc …

    • Équipement utilisant les énergies renouvelables

    • Pompes à chaleur

    • Équipement de raccordements au réseaux de chaleur alimentés par les énergie renouvelable

    Les taux applicables oscillent entre 10 et 32 % pour une rénovation d’appartement . On aura un taux plus conséquent si les travaux sont plus lourds. L’état ne débloquera pas de crédit d’impôt sur des factures supérieures à 8000 euros .
    Pour un couple ,c’est un plafond de 16 000 euros ,puis 400 euros par personne à charge supplémentaire . Aide à la rénovation d’appartement

    « Rénover sa maison » de MARIE-PIERRE DUBOIS-PETROFF, Éditeur ‏ : ‎ CHARLES MASSIN (17 mai 2010)

     

    Le Livre ” Habitat passif et basse consommation ” est un livre qui analyse la rénovation exclusivement du point de vue de la performance énergétique et des travaux nécessaires pour atteindre de très hauts niveaux d’efficacement énergétique, proche voir supérieur aux normes imposées à la construction neuve.

    Grâce à ce livre vous allez découvrir l’ampleur des travaux nécessaires pour réduire de manière très significative les besoins d’énergie pour le chauffage d’une maison ancienne, et notamment:

    • le besoin d’améliorer l’étanchéité à l’air de manière très considérable et de contrôler les résultats obtenus à travers le test de la porte soufflante avant la fin des travaux

    • les avantages de la ventilation à double flux pour réduire les pertes d’énergie à travers la ventilation dans une maison étanche où les infiltrations non contrôlées sont réduites au minimum

    • l’importance de traiter les ponts thermiques et de privilégier l’isolation thermique par l’extérieur afin d’améliorer l’efficacité d’une isolation thermique d’une résistance suffisante

     

    « Habitat passif et basse consommation », de Philippe Lequenne - Vincent Rigassi , éditions Terre Vivante, 2011

     

  • Avis sur Glyphes de Paul McAuley

    Dans Glyphes se sont les signes qui reconnaissent le système nerveux humain et s'y inscrivent brutalement, parfois irrémédiablement. Dans le roman de McAuley, Alfie Flowers, photographe freelance, est sensible aux motifs actifs appelés "glyphes" par les spécialistes. Ces formes dont les propriétés fascinantes ne sont connues que de quelques personnes, sont les reflets des motifs entoptiques codées dans notre cortex cérébral, ceux que nous voyons quand nous fermons les yeux très forts ou mettons nos poings sur nos paupières en appuyant.
    Problème, ils ont un pouvoir de suggestion capable de subvertir toute volonté humaine. Utilisé à l'occasion de pratiques rituelles depuis l'aube de l'humanité dans la région qui deviendra l'actuelle Irak, ces glyphes et leur pouvoir de suggestion n'intéresse pas que les archéologues et les scientifiques. C'est ce que découvre Alfie Flowers après avoir photographié un glyphe dans les rues de Londres. Il pense avoir découvert une piste sur la disparition de son père, lui aussi photographe, mais aussi espion au MI6 durant la guerre froide et se retrouve traqué par des mercenaires, des membres des services spéciaux et des savants fous.

     

    Sur cette base digne du thriller de plage le plus banal, Paul McAuley signe un excellent roman d'aventure. Plus fantastique que réellement science-fictionnesque malgré sa parution dans la fameuse collection Ailleurs & Demain de Robert Laffont, Glyphes est aussi remplie de références archéologiques et abordes les dernières théories en ce domaine (l'hypothèse magique et chamanique des gravures et peintures préhistoriques, entre autre). Son auteur nous emmène également des rues de Londres à celles d'Istanbul, du bidonville de Diyarbakir aux plaines de l'Irak en guerre et au Kurdistan. Plus encore, Glyphes est un voyage dans le temps, celui du bassin de la Mésopotamie, les grands empires sumériens, babyloniens et assyriens. Des civilisations et des sociétés puissantes et déjà organisées en administration, régnant sur le monde connu tandis que les indigènes de l'Europe étaient encore vêtues de peaux de bêtes et se barbouillaient de sucs végétaux (p.253). Ces qualités littéraires et cette érudition n'étonneront pas ceux qui connaissent déjà Paul McAuley, auteur du très bon Les Diables Blancs, traduit l'an dernier dans la même collection, mais surtout des Conjurés de Florence, une uchronie autour de la vie de Léonard de Vinci, et Féérie, un brûlot controversé qui lança le genre cousin du cyberpunk en ces temps de biotechnologies triomphantes nommé "Biopunk".

    Et le rapprochement avec William Gibson dans tout ça ? Si l'on excepte la similitude du thème logotypes/glyphes spécialement conçu pour orienter la volonté de celui qui les regarde et de nombreux intérêts communs (la même fascination pour la façon dont les technologies de pointe finissent toujours par trouver le chemin de la rue, la même obsession pour la communication, son histoire et ses codes sous-jacents et une passion partagée pour les théories de la conspiration), il tient surtout dans le mécanisme narratif de McAuley.

    Dans Glyphes comme dans Identifications des Schémas, l'intrigue prend son temps, McAuley excelle dans les descriptions savoureuses du Londres contemporain et de ses personnages évoluant dans le "demi-monde du travail indépendant" (comme il l'écrit lui-même). Le récit s'enrichie des pérégrinations de ses personnages, des intrigues souterrains des services secrets, de l'histoire des religion et de notre héritage historique. A la manière de la meilleure science-fiction (au sens large), il ne s'agit pas ici d'une vaine tentative d'accrocher le lecteurs avec force effets pyrotechniques, mais d'ancrer le récit dans un tout. En plus d'être un excellent thriller et une parfaite lecture de plage, Glyphes procure le sentiment de lire un roman global et profondément humain dans lequel la trame n'est pas une excuse pour un étalage de délire SF, mais une base de réflexion sur la magie et la science, la religion, la nature de l'espèce humaine et la manière dont celle-ci, de tout temps, a bâtit des empires dont le principal vecteur d'expansion est la communication.

    Paul McAuley
    Glyphes
    Robert Lafont
    (coll. Ailleurs & Demain)