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Lecture de : The Laws of Cool - Knowledge Work and the Culture of Information, d'Alan Liu

The Laws of Cool.JPGQuel est le travail actuel sur le savoir et la connaissance ? Comment ce travail influence-t-il la culture de l’information ? Et, plus spécifiquement, quel est l’apport des humanités dans la culture émergente ? L’homme instruit doit savoir identifier, cataloguer, et choisir l’information qui lui est accessible. En l’absence de meilleurs paramètres, le paradigme du cool sert, pour l’instant, de mode de référence.

Qu’entend-on par cool ? C’est le point de fuite de la techno-informatique, de l’esthétisme contemporain, de la psychologie, de la politique, de la spiritualité, bref de tous les domaines de la connaissance intégrés. Il n’y a plus de beauté, de sublime, de tragédie, de grâce ou de fatalité. Seulement être cool ou ne pas l’être. Le cool émerge comme un jeu des cultures, une façon de travailler dans une fissure, un faux-pas qui s’ouvre entre l’être et le non-être de l’information post-industrielle, entre ce qui est connu et ce qui ne l’est pas.

À l’origine, l’homo sapiens répondait aux lois de la nature. Maintenant, il obéit aux principes du cool qui, paradoxalement, définissent le travailleur de l’ère post-industrielle tout en permettant un geste ambivalent de défiance envers le travail sur la connaissance. Je suis cool veut aussi dire : je suis branché à une sous-culture de l’information définie par l’Internet, conçue comme contrepoint à l’information académique officielle. De façon plus subversive, le réseau informatique change les modes de la société en créant un nouveau modèle de citoyen, le «cybertalirien ». Dans cette société transformée, s’installe une libre discussion des enjeux. Cela favorise l’émergence d’un consensus et l’implantation de décisions virtuellement collégiales, fruit de l’impact cumulé des milliers de message individuels.

Les valeurs de la société post-industrielle ont influencé de façon incrémentielle la vie de tous les jours. La culture « corporative » remet en question l’enseignement des humanités parce qu’elles ne contribuent pas directement à l’acquisition de compétences et d’habiletés particulières. Cela implique l’usurpation des valeurs historiques de la culture telle que définie traditionnellement par le territoire des humanités, porteur de représentations essentielles et reconnues. Le cool, en tant qu’ignorance de ce que l’on ne connaît pas est un pauvre substitut à ce qui pourrait être une définition plus serrée des zones du savoir qui nous échappent. À l’âge de l’information, le défi est d’arrimer le cool à la quête d’un inconnu définissable, résidant à la fois dans le futur, le présent et le passé. Il faut donc enseigner aux éducateurs les aspects humanistes de la technologie. La meilleure façon est d’inclure dans l’éducation technologique une identification de son contexte historique qui permette d’établir les limites du connu et, par conséquent, les paramètres de l’inconnu. La connaissance de la raison d’être et de l’histoire de la technologie peut être intégrée si l’on arrive à démontrer la tension perpétuelle entre l’archaïque et le nouveau.

L’imagination commence avec le cool mais ultimement, nous avons besoin d’un recours aux arts, à la littérature et à leur histoire, pour nous conduire au-delà du cool 

 

 

The Laws of Cool: Knowledge Work and the Culture of Information

Alan Liu
The University of Chicago Press, Chicago and London / 2004
573 pages 

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