"This is not a love song" est un livre qui aborde des thèmes universels comme l'amour, la famille, la trahison, le secret, l'adultère, les changements internes ou externes auxquels on doit faire face, l'amitié, la fidélité à soi, aux autres. Rien de bien original, vu sous cet angle ... Détrompez-vous, car ce livre est loin d'être conventionnel. A travers le portrait de Vincent, époux et père de famille exemplaire, il raconte comme parfois notre avenir se révèle bien différent de nos attentes, des chemins tout tracés que l'on pensait suivre. Il évoque comme les a priori ont la dent dure. Il exprime la perte des repères, les schémas dans lesquels on s'enferme, nos peurs profondes, la solitude avec laquelle nous vivons tant bien que mal.
Ce très joli roman de Jean-Philippe Blondel transpire d'une grande sensibilité, d'idéaux abandonnés ou revus, et fait preuve d'une ironie mordante, presque trop lucide. Et puis, ce livre fait irrémédiablement réfléchir, sur la vie, sur nos choix, sur ce que nous considérons ou non comme essentiel. Si ce livre m'a interpellé, c'est justement parce que je me pose quantité de questions sur la vie que je mène en ce moment, sur ce qui me semble important, essentiel. Et je me dis que parfois il est primordial de se recentrer sur ces notions-là, sur ces questions existentielles qu'on balaie d'un revers de main régulièrement. De s'arrêter et de se demander si nous sommes bien fidèles à nos idées, à nos principes, à nos valeurs. Parce que parfois, il arrive qu'on se perde en route. Parfois on oublie l'essentiel, ou on l'adapte tant bien que mal à nos vies pour ne pas se sentir désarçonnés, en se mentant un tout petit peu à soi-même, rien qu'un peu. Parfois on a du mal à se regarder dans la glace parce qu'on se dit qu'on pourrait être quelqu'un de meilleur, finalement. Mais on ne fait pas toujours tout ce qu'il faut pour. Ou pas comme il faut. Et parfois, on est même incapables de se réjouir de ce qu'on a déjà. On veut plus, on veut mieux, on veut encore. En espérant que ça nous rendra plus heureux ...
Mais au fond, quand je cherche, quand je me questionne, je sais bien qu'un gilet Hermine de Pashmina, aussi joli soit-il, ou un MacBook, aussi performant soit-il, ne me rendront pas foncièrement plus heureuse. Ou en tout cas seulement jusqu'à la prochaine envie, jusqu'à la prochaine "folie". Ce ne sont que des choses, pour combler des vides. Des choses qui ne nourrissent pas spirituellement. Des choses qui contentent, un cours laps de temps. Et moi, au fond, je sais bien que ce n'est pas ce que je recherche, même si parfois j'en ai l'illusion. A quoi sert de posséder ? Moi, je me nourris des rapports humains, des rencontres, des amitiés, de l'amour des miens, des sourires des autres, du plaisir de partager, d'être ensemble. Je me nourris de la simplicité d'une soirée sans chichi où le seul plaisir de se voir remplit de joie. C'est vers ça que je tends, vers ces bonheurs simples et vrais, authentiques. Evidemment, les choses que l'on achète ont aussi leur utilité. Elles font plaisir, rassurent, aident, permettent de se sentir mieux. Mais elles ne sont pas essentielles. Et c'est important de ne pas tout mélanger, de savoir quelles sont nos priorités, de déterminer ce qui fait notre véritable bonheur, et de ne pas l'oublier, surtout.
Et quand on prend des claques comme celles données par ce livre, on se dit que ça ne fait pas de mal, au fond, que ça nous donne l'occasion d'y voir un peu plus clair, de reconsidérer certaines choses, et de se retrouver, finalement. ça nous donne la possibilité de se remettre en question, de changer, et de devenir une meilleure version de soi, tout simplement.